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lirik lagu sëar lui-même – génocide

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[couplet 1]
le jour se lève à peine, l’aurore pointe comme de l’or
peint sur l’horizon lorsque les chars traversent la plaine
au bruit des chenilles du tank, certains tentent de redescendre la pente
les soldats les attendent, coupe-coupe ou une balle dans la tempe
que se p-sse-t-il ? partout, des bras, des jambes (mon dieu)
je reconnais l’ethnie de l’ennemi rien qu’à la couleur de ses gens
notre religion diffère de la leur, pourtant, à nous voir ensemble
on s’y perd, reconsidère avoir plus de valeur
j’attrape femme et enfants (allez !), affolé devant tant de morts
je cherche ma direction, le nord, la tête en sang
les yeux de ma femme croisent les miens, les mots sont inutiles
elle va me suivre, il nous faut fuir avant qu’ils nous mutilent
on attrape ce qu’on peut, il faut atteindre la jungle
on y arrive pourvu que dieu ferme les yeux aux salopes de la junte
ainsi commence l’exode, la fuite de milliers d’âmes
pourquoi le ciel a mis des armes dans la main de ces hommes ?

[refrain]
j’ai pris des mines et je les ai répandues au sol, je vis du déni au sort des hommes, moi, j’ai greffé l’épidémie
le meurtre donne de la consistance à mon personnage
le saint y perd son âme, l’homme inspiré y perd son art
j’arme les enfants soldats, tatoue d’un code barre
j’aime l’insensé, la mort dans les tranchées pour des riches en costard
qui suis-je ? on dit ma présence très nocive
satan m’a enfanté, enchanté, appelle-moi génocide

[couplet 2]
nous sommes sur la route avec des milliers d’autres, on est sans terre
on n’enterre pas les morts ni le froid dans la lueur des grottes (pas le temps)
ca sent la charogne mais certains mangent les cadavres
les gars gravent leurs dents dans la chair, tombent malades, meurent à la chaîne
la paranoïa nous accompagne, elle est ma faille
j’ai plus d’amour pour ma femme, la peur est ma compagne
on nous a tout volé, j’ai trop de haine, j’ai plus de force
on est à cinquante kilomètres d’une ong (merde)
mais entre elle et nous, les rebelles m-ssacrent tout ce qu’il y a à portée
volent, violent ; combien de gamines se font avorter ?
sans parler des chapitres qui traitent des coupeurs de tête
qui entrent dans les chapelles et décapitent les traîtres
ma race me rend coupable (de quoi ?) de toutes les tares
je dois courir la brousse, ralent-t la course, je tombe et eux, comblent l’écart
les soldats sont sur nos talons, je tire mes gosses et
chacun pour soi et dieu pour tous, il n’y aura pas de procès

[refrain]
j’ai pris des mines et je les ai répandues au sol, je vis du déni au sort des hommes, moi, j’ai greffé l’épidémie
le meurtre donne de la consistance à mon personnage
le saint y perd son âme, l’homme inspiré y perd son art
j’arme les enfants soldats, tatoue d’un code barre
j’aime l’insensé, la mort dans les tranchées pour des riches en costard
qui suis-je ? on dit ma présence très nocive
satan m’a enfanté, enchanté, appelle-moi génocide

[couplet 3]
on se cache dans une fosse, la main sur la bouche de mon fils
ravale un cri dans sa gorge et laisse p-sser les fauves
s’ils nous voient, tout est fini, le nom de ma famille
découpée par membre comme dans des bocaux de chimie
certains sont découverts, abattus sur le champ
les femmes en pâture pleurent pour pactiser et sont baptisées sur le sang
les mitrailleuses concurrencent les cris, les rebelles trient les hommes
descendus les mains jointes comme des croyants qui prient
l’odeur des corps, partout, décor d’apocalypse
d’un pays en lambeaux, sans flambeau, gouverné par des porcs
je rejoins la zone humanitaire démilitarisée
a l’arrivée, je me rends bien compte que l’homme est le pire des mammifères
je repense à mon peuple qui n’a pas eu ma chance
maintenant que je suis sauf, les morts me rappellent leur absence
je suis à un carrefour de ma vie, plein de questions m’habitent
comme : “pourquoi suis-je déporté du darfour ?”

[refrain]
j’ai pris des mines et je les ai répandues au sol, je vis du déni au sort des hommes, moi, j’ai greffé l’épidémie
le meurtre donne de la consistance à mon personnage
le saint y perd son âme, l’homme inspiré y perd son art
j’arme les enfants soldats, tatoue d’un code barre
j’aime l’insensé, la mort dans les tranchées pour des riches en costard
qui suis-je ? on dit ma présence très nocive
satan m’a enfanté, enchanté, appelle-moi génocide

[refrain/outro]
j’ai pris des mines et je les ai répandues au sol, je vis du déni appelle-moi génocide…
le meurtre donne de la consistance à mon personnage
appelle-moi génocide…
j’arme les enfants soldats, tatoue d’un code barre
appelle-moi génocide…
qui suis-je ? on dit ma présence très nocive
appelle-moi génocide…
appelle-moi génocide…
appelle-moi génocide…
appelle-moi génocide…
appelle-moi génocide…


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