lirik lagu james delleck – antéchrist
[intro (extrait de film)]
il a compris qu’il était dans un hôpital ?
je crois pas qu’il ait compris là, parce qu’apparemment c’est un patient qui a de graves troubles de la personnalité. il parle toujours à la première personne du pluriel, “nous sommes là”, “nous ne prendrons pas le traitement”, nous on sait pas combien ils sont mais apparemment il est pas seul…
[couplet 1]
ma perception altérée, j’entrevois la porte blanche
de la cellule capitonnée
il pleut, nous sommes dimanche
rien ne change
l’autre moi me noie dans des obscurs méandres
alors je reste constamment dangereux comme la braise sous la cendre
encore aujourd’hui, victime de pulsions inouïes
une funeste amabilité, j’ai arraché l’oreille du psy
par le conduit d’air s’échappe une odeur familière
qui me plonge dans mon enfance noircie par la colère
nouveau-né, j’étais déjà dans divers faits divers
dix étages dévalés d’un coup, jeté au vide-ordures par ma mère
perturbée, elle dit avoir mis au monde un serpent
mais pour notre malheur à tous, je suis vivant
maintenant, la résonance macabre des portes métalliques
rythme mes jours glauques comme une vieille devant derrick
alors je vagabonde du regard en état psychotique
et m’amuse même d’une mouche et de son vol chaotique
je me sens comme un instrument désaccordé
le mal n’a de cesse de me décharner
l’œil hagard, je survis dans ma carc-sse livide
pendant que l’ombre du silence éblouit mes journées vides
[interlude]
je vois qu’il a été incohérent donc à l’état de dieu, il alterne entre mutisme et imprécations mystiques
apparemment c’est quelqu’un qui a déjà tué
semble-t-il, enfin semble-t-il, non, pas semble-t-il, sûr
[couplet 2]
retenu derrière le miroir opaque de la démence
les neuroleptiques en camisole chimique maintiennent mon errance
enfoui dans un corps aux réactions plus que brutales
je fais et sculpte mon destin dans la matière fécale
même les prêtres de tous bords m’ont inondé de prières
mais comme un trou noir j’ai englouti la lumière
j’essaie d’apprivoiser ce qui me ronge, c’est fou
quand je crie à l’aide, mon corps ne donne que des coups
le démon qui me hante m’a presque remplacé
et p-sse sous silence le peu qu’il me reste de pensée
otage et non victime de troubles mentaux
la science ne conclut qu’à la perturbation des circuits neuronaux
c’est anormal
mais quelle formidable impression d’exister en étant la main du mal
avez-vous déjà éclaté un œsophage avec une branche
ou senti craquer la cage thoracique d’un pet-t ange
ou tout simplement écouté un pouls ralentir puis disparaître
moi personne ne m’a aimé alors pourquoi devrais-je aimer les autres
tous m’appellent l’antéchrist mais je ne suis que l’apôtre
je crée le deuil en arrachant les vies, demain peut-être la tienne
et j’ai les ongles noirs, du sang séché par la haine
[outro]
moi je sais que, je peux dire que tous les patients qui sortent d’ici, moi je les considère toujours comme dangereux, on peut pas dire que du jour au lendemain, après six mois
ils resteront dangereux même si ils quittent cette unité
pour moi, il y a toujours un risque
ça fait peur ce que vous dites, mais cette réinsertion elle va se faire, du coup, au pris de nouvelles victimes si il rechute
c’est vrai que c’est le risque
(ha ha ha)
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