lirik lagu grain 2 caf – choix de vie
juste des choix de vie
j’croyais qu’c’était parti sur des rails, que tout allait rouler pépère. et pourtant…
grain 2 caf, ma genèse…
j’ai dealé des barrettes à des juges, à la barre qui peut m’juger?
j’ai vu l’système à l’envers, qui peut m’gruger?
la justice crois-moi, c’est qu’une question de budget
s’enrichir c’est l’verbe et on est tous ses sujets
d’aussi loin qu’j’me rappelle, toujours été un commercial
des baskets achetées en thaïlande que j’vendais aux halles
des vélos volés aux halles bicraves avenue de flandre
des sapes qui triplaient de prix du quartier au lycée
compris trop pet-t qu’les affaires c’est alléchant
j’veux faire du biz, téchan, traîner sur les champs
mon reup a tout fait pour que j’quitte pas l’école
il m’a dit tu perceras sans connaître les cales
moi j’sais pas trop quoi faire avec c’bac
autant écrire des peras en draguant à la fac
et tout part d’une erreur
un bug de l’ordinateur
enfin du minitel
qui me place pas dans une fac poubelle
on est deux du tiécar à faire du droit
a s’retrouver perdus loin de notre zone de non-droit
sur la rive gauche la voie royale pour l’embauche
au début, on s’prend au jeu, j’taffe sérieux
les études c’est peut-être la seule manière d’changer de milieu
dans l’amphi, ils suivent choqués nos baskets des yeux
puis on crée des liens avec une ou deux meufs
on s’mélange tranquille dans 2 ou 3 teufs
“tu peux m’avoir du sh-t, il paraît qu’y en a plein dans le 19?”
c’est le déclic quand j’compte mon bénéf et qu’on m’dit merci
j’faisais du droit, j’étais plus doué pour le commerce mais ça j’te l’ai déjà dit
commence l’engrenage chaque jour
j’pète le pourcentage, plus de clients qui m’disent bonjour
je sèche les cours, squatte dans la cour
je vends du zamal à des profs de droit pénal
c’est drôle ce sentiment de toute-puissance
j’croyais maîtriser, en fait j’déclinais quand j’y repense
j’redouble, j’m’en fous, tant mieux
j’reviens l’année d’après prendre mes sous, faire plus d’heureux
un marché de 10 000 personnes
mais qui a vraiment intérêt à c’que j’abandonne
pas les grands qui m’avancent le pilon
j’étais magicien, pas comme les autres pions
a moi tout seul un terrain
j’savais que certains avaient la rage
donc au quartier profil bas, week-end à meda
j’traînais avec des gars en jogging airness
le soir en boîte avec l’héritier d’hermès
c’est dingue qu’là où j’étais censé apprendre
j’ai seulement appris à vendre
j’ai approvisionné toute une fac de droit
qu’on arrête de m’dire que j’vis en marge de la loi
mon binôme du quartier m’a jamais fait de commentaires
m’a juste dit “j’préfère étudier, me mêle pas à tes affaires”
j’y ai p-ssé trois ans sans me faire péter, j’me demande encore comment
quand tu verras ton avocat, pense à moi
ton conseiller juridique m’a peut-être acheté un dix keus
j’avais tout pour moi, une chance de malade
faire du droit, éviter les cavalcades
peut-être finir bourgeois et faire d’l’escalade
j’pouvais trouver ma voie, j’ai juste fait une balade
j’aurais pu être comme elle, j’ai revu ses parents en bas
elle venait d’être nommée magistrat
on était deux du quartier, elle et moi
a avoir l’opportunité de bouger d’endroit
j’ai niqué cette chance en claquant des doigts
la fac est un tremplin qui m’a renvoyé sur le terrain
j’voyais à court terme, elle était loin
j’risque deux ans ferme et y a des témoins
j’repense à tout ça attaché au radiateur
ma sœur, c’est juste des choix de vie
si on se retrouve ici c’est parce qu’on l’a choisi
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