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lirik lagu étude de cas : gradur – partie 1 : violence et symboliques

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lors de notre introduction nous sommes parvenus à l’idée d’un fantasme ego-trip qui se situe en-dehors du réel, et dont le propos tourne autour de symboliques, c’est-à-dire des images fortes qui véhiculent des impressions, des sensations
or ces images fortes, au sein du rap hardcore, tendent toutes vers une sensation commune, à savoir une sensation de violence.
cette sensation de violence est créée à travers le texte et la façon de le rapper, et peut donc s’obtenir par de multiples moyens :

ainsi, si beaucoup de symboliques de l’univers du rap hardcore sont partagées et donnent donc déjà de fortes sensations de violence, comme l’argent, la drogue, les armes ou le s-xe, d’autres symboliques moins violentes d’un premier abord peuvent être intégrées dans le texte hardcore de manière à offrir des sensations tout aussi puissantes :

avec gradur, on peut s’intéresser à cette punchline présente sur le morceau “on est pas tout seul”, qui a pourtant l’air totalement insensée à première vue :

sortir l’argent, du casino

ce qui lui permet ainsi de rapper avec tout autant d’agressivité d’autres symboliques du casino :

21, blackjack, verre de cognac ; jack

ainsi gradur, par de violents et surprenants découpages rythmiques, donne de la puissance à des symboliques a priori extérieures à l’univers du rap hardcore , offrant de grandes sensations de violence

de même, des symboliques déjà usées, commençant à vieillir dans l’univers hardcore, peuvent toujours donner lieu à des sensations de violence tout aussi brusques grâce à ces mêmes procédés rythmiques :

plus loin dans “on est pas tout seul”, on observe alors la punchline suivante, qui reprend des symboliques usées, à savoir l’alcool (verre de cognac), le s-xe avec un de tes proches (baiser ta grogn-sse) et le roulage de joint (j’roule un gros niaks) :

(21, blackjack), verre de cognac ; jack
j’baise ta grogn-sse ; clac ; j’roule un gros niaks

on peut donc constater que ce sont les sensations de violence, produites par les jeux de rythmes et de sonorités, qui donnent leur force aux symboliques du rap hardcore, et non l’inverse
l’univers du fantasme ego-trip dans son ensemble doit donc, pour que le texte soit créatif, être renouvelé par le rappeur, qui va y introduire de nouvelles symboliques
c’est donc une des forces de gradur que de parvenir à créer de grandes sensations de violence sans avoir recours à des punchlines explicites, c’est-à-dire qui restent impressionantes même quand on ne fait que les lire. gradur, lui, appuie ses sensations de violence sur des découpages rythmiques et des jeux de sonorité : la violence de ses textes dépend ainsi, bien plus que pour la plupart des rappeurs, de son flow


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