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lirik lagu def – intro

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ma voix le haut d’l’iceberg : mes phases d’écriture sous l’eau
j’ai versé autant d’sang que de larmes le soir saoulé.
harcelé par mes sens, pas l’choix avant d’faire mon boulot.
ma prose un placebo qui maintient droits moi et ma scoliose.

ces derniers temps j’vais mieux, ai changé d’nana et d’pieu
et lorsqu’arrive le soir, j’arrive à fermer les yeux
j’me suis surpris à faire une sieste, stopper l’usine d’-ssemblage de pièce
ne livre plus pour qu’un fils de pute s’engraisse.

j’ai choisi mon camp sans regrets : au chômage mais sur scène j’-ssure
dans la société j’suis en retrait, mais man j’-ssume.
plus peur de rater ma vie, d’déplaire à ma famille
je sais où j’vais même drogué l’soir, perdu dans ma ville

tout le monde a raison vu qu’chacun a la sienne
après ta journée d’boulot, à la tienne, même rien dans l’-ssiette
donc quitte à perdre les pédales j’préfère rêver qu’j’ai des ailes
clochard, président def, c’est comme ça qu’on m’appelle

demain c’était hier quand j’vois la calvitie d’mes amis
demain c’est loin, c’est qu’une chanson du groupe je suis
hier c’était juste avant, et demain c’est maintenant
j’attends plus la main tendue, ceux qui la tendent veulent de l’argent.

le rap français est mort, c’est qu’une erreur de calcul
les mcs s’multiplient, y’a qu’des zéros le résultat reste nul
je fais d’la variété française populaire,
mon rap ne parle pas d’mes positions préférées quand j’copule

il n’a même pas bougé d’un poil, juste dans les clips plus de meufs à poil
ceux qui s’y exercent n’écrivent plus donc dans la main un poil
à croire que même ici j’attends l’messi et pas l’mécène
t’écoutes pas c’que j’dis, c’est d’l’auto-prod’ à moins d’un sac le disque.

j’aime comprendre c’qui m’entoure alors j’écoute, j’capte pas tout alors j’doute
prisonnier du système comme tous
j’finirai par accepter mon sort, le r’gard perdu à la fenêtre
je fume pour m’évader mais écoute comme j’tousse

c’est pour tout l’monde pareil, tu m’diras qui vivra verra, certes
avancer, devenir fort, et au final terr-ssé
wifi, parabole, les jeunes savent plus faire leurs lacets
sans cesse dans l’futur, froc baissé, plus d’ceinture.

fix d’héro’ au lycée, cuite au sky pré pubère
cocaïne à l’anniversaire, et à 13 piges du foutre plein les ovaires
obèse d’esprit à s’goinfrer de colonel rillette,
ma télé gerbe quand la fouine p-sse quand d’autres devraient y être.

bref, dehors ça souffle alors jme couvre
j’comprends toujours pas c’qui m’entoure, j’ai la bougeotte alors je courre
j’me cherche chaque jour, quand j’rap j’te l’prouve
j’perdrai mon combat quand ma plume n’aura plus d’groove

l’anorak en plein vent, casquette sur la boite cérébrale
def c’est comme ça qu’on m’appelle, le p’t-t artiste local
j’avance blasé dans l’blizard, dans l’viseur vous vi-ser
j’ai la prose bien vi-ser, vu qu’pour vous c’est à ça qu’ma vie sert :

au rap vissé, normal que l’flow glisse
j’écris des livres que j’délivre en live, j’augmente les volts
ma bouche le volcan, vous crache la lave
mes rimes se régénèrent comme claire bennet
avec ma clique, si on la fume, c’est qu’l’herbe est nette

j’pratique un art qui s’cherche, où les artistes perdus se clashent
un arbre fruitier à plus d’mille branches, sur lequel zemmour p-sse et crache,
un cordon qui fut coupé à la hache de sa mère hiphop
j’parle du rap français, un art à part, formé d’un beat, d’un narrateur

facile d’accès, sans effort pour avertis et non
sur tous formats, sur tous supports, tant qu’le texte en dis long
visant toutes cl-sses sociales, un art conscient et stable
depuis gamin présent dans chaque râtelier ou sur chaque table

il se pratique solo, en salle, ou à plusieurs
en extérieur, s’écoute à toute heure, dans des enceintes ou des écouteurs
il était pas mieux avant, il est bon vieilli comme un saint emilion
nouveau comme un beaujolais, fais pas l’ancien, à ta santé mino

généralement d’gauche, il est l’porte-parole des mioches
parfois insultant, alternative au coup d’fusil dans les keufs
il m’a pris la main tout jeune, maintenant on collabore, on résiste
on en veut encore et encore, au quotidien content ou triste

coupant ou lisse, oxmo reste mon barry white, -rs-nic mon groupe police
casquette à l’envers j’m’en bats les nikes
mouvement si jeune, donc seulement quelques légendes
placebo d’mon peuple ou tout du moins celui d’mes gens

génération aux yeux luisants, cherchant l’alternative entre soulever des altères et tize
certains n’ont plus le choix trop d’penchants
attirés par le vice comme un aimant, fuyant l’commun des morts
avare d’sensations plus démentes, perso’ pour moi c’est l’addiction des mots


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