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lirik lagu baloji – tanganyika

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[couplet 1]
à quoi ça sert de s’enfermer à double tour
depuis quand les hyènes ici frappent à la porte
le générateur qui gémit dans l’arrière~cour
couvre pour le souffle du cadet caché sous l’linge propre
ma fille aînée derrière des bosquets de bambous
culotte sur les chevilles, la robe autour du cou
souillure indélébile, mon sang n’a fait qu’un tour
ma vie est contée donc s’te plaît écoute~moi mon amour
arrête de renifler, tu fais trop d’bruit
t’es dans ce trou d’souris jusqu’à la sortie d’la nuit
jusqu’à c’que la terre tremble au passage des semi~remorques
qu’un aboiement réponde au chant du coq
tu pourras courir rejoindre la route carrossable
tourner le dos à cette tragédie inéluctable
dont l’dénouement renforce le doute
vu qu’tanganyika est à trois jours de route
passer la frontière pour trouver un mieux
te réclamer du pays de tes aïeux
oui la photo sur ton passeport te vieillit
là~bas tu n’parleras plus jamais que swahili

[refrain]
c’qui nous sépare
tu n’le sais pas
tanganyika
(tanganyika)
c’qui nous sépare
tu n’le sais pas

[couplet 2]
uvira révèle son visage de bourgade ordinaire
une bourrasque légère souffle sur cet eden à l’envers
mine à ciel ouvert depuis l’entre~deux~guerres
entre deux feux, on passe à l’âge de pierre
personne ne s’arrête au feu, ne s’arrête au rond~point
croiser un regard c’est être pris à témoin
ici, même les taxis~brousse ont des gyrophares
poste~frontière, barrière nada
benne à ordures, corbillard
le statut tient sur un brassard
nuées de mouches qui se déplacent comme des buissons
et viennent raviver les braises sur les charbons
comme dans les pires westerns spaghettis
le truand s’associe au repenti
c’est la saison des pluies, des flaques comme des fontaines
le long de la route, on marche en file indienne
dans le sens opposé au trafic, au vent contraire
six heures de marche jusqu’au dispensaire

[refrain]
c’qui nous sépare
tu n’le sais pas
tanganyika
(tanganyika)
c’qui nous sépare
tu n’le sais pas

[couplet 3]
j’ai mis la main en visière comme si je cherchais le salut
est~ce que j’ai pris les armes ou celles qu’il m’a tendues
bar des responsables, des allées et venues
jetant leurs bottes en caoutchouc aux nouvelles recrues
veilleur une nuit sur deux, planqué sous la cahute
quand une voix distincte s’échappe de la cohue
comme ils portent tous le même treillis
dans la pénombre c’est un accent qui te trahit
aux petites heures, rien n’est plus lisible
difficile de distinguer galons et sigles
des fois ils portent des uniformes de l’armée zaïroise
dommage collatéral de l’opération turquoise
dans l’insondable obscurité du ciel
personne remet en cause la version officielle
c’est le souffle de la vengeance que l’on redoute
tanganyika, invisible depuis la route
derrière la brume, étendard tricolore
une ligne brune entre bleu azur et bleu chlore

[refrain]
c’qui nous sépare
tu n’le sais pas
tanganyika
(tanganyika)
c’qui nous sépare
tu n’le sais pas

[couplet 4]
dans ma vie d’avant, j’réparais les disjoncteurs
puis j’suis rentré sous les ordres, au service de monseigneur
saddam hussein, caporal et mentor
visage poupon derrière des montures aviator
ses ordres sifflent comme des crachats sonores
emportés les cellulaires, photos et transistors
il vocifère sur l’armée régulière
qui se déplace avec leur famille sur leurs bases arrière
au final, personne ne questionne le pouvoir
mais le mystère de l’obéissance, le sens du devoir
soldats de plomb, soldats de terre cuite
imperméables aux jalousies recuites
depuis les camps de recrutement
on suit les ordres comme des envoûtements
la semoule de ton dîner à l’goût de ta journée
insipide et fade à force de ruminer, de ressasser
depuis qu’je porte un béret d’epm
le silence me réveille, me révèle à moi~même

xxx (voix opéra)

[couplet 5]
pour ceux qui n’ont pas suivi la rangée des valides
tanganyika est un cimetière liquide
c’est pourquoi ici les poissons nagent dans le ciel
et forment cette brume épaisse qui aspire les pirogues
tanganyika c’est notre compostelle
qui change les rescapés en pèlerins en fugue
au pied du lac, on n’est pas nombreux à savoir nager
mais on sait de quel côté peut venir le danger
tanganyika
(tanganyika, ah…)
est~ce nos reflets qui donnent au fleuve sa couleur de rouille
ou parce qu’elle recrache des brindilles, recrache des douilles
tanganyika, coule des matins paisibles
des nuits agitées à la lisière du plausible
au son des étoiles filantes, rugissantes
qui viennent troubler sa quiétude apparente
décor à la beauté trompeuse pour nos iris
tanganyika c’est un lac suisse sur les papyrus
(tanganyika, tanganyika, tanganyika…)

[refrain]
c’qui nous sépare
nous laisse à part
tanganyika
c’qui nous sépare
nous laisse à part

[couplet 6]
les camions embourbés étaient des terrains de jeux
maintenant ce sont des emplacements stratégiques à enjeu
derrière eux, le néant s’étend à perte de vue
et l’on chasse l’ennemi invisible à l’œil nu
dans la brousse, les fantômes sont des drones
qui désincarnent à mort des oss~m~nts sur des pylônes
à raison, les anciens disent malheur au vainqueur
c’est pourquoi les insurgés pactisent avec l’envahisseur
les rescapés sont des ombres sans gloire
ils ont vendu leur âme au diable au maquis noir
ils dînent avec la culpabilité des survivants
comme autant de témoins encombrants
aux yeux de l’occupant que l’on décrit naïvement
les traits seyants, le front fuyant
ces guerriers réputés des plus vaillants
j’pourrai être le père d’mes assaillants
à la lisière entre la ville et les champs
la nature humaine est trahie par ses penchants
guerre ethnique devenue guerre de lobbies
pour des pays reculés qui souffrent de claustrophobie
promesse de libération, déguise la conquête
du poumon gauche de la planète

xxx (~6)

[couplet 7]
élucubrations d’un soldat droit dans ses rangers
est~ce que l’on peut vraiment changer les mœurs
que c’soit dans ces pays où le tribunal coutumier
le jeu reste le même, seuls changent les douaniers
y a des villageois dans les couloirs de la savane
avec pour seuls bagages glacières et jerrycans
ils errent jusqu’au prochain village de bâches
terrain neutre que les ong s’arrachent
elle s’adresse à qui la nation reconnaissante
à ceux qui reviennent ou à ceux qui rentrent?
qui répertorie ces villes ambulantes
les rapports de l’onu et les preuves accablantes
le gouverneur fait voter les morts du génocide
et nous reproche de vendre des cercueils vides
ici la dernière émeute c’était au temps où la mairie
promettait à chaque veuve un kilo de riz
pour mon père ils m’ont remis une photo en médaillon
à la place du nom d’famille, celui du bataillon

xxx
xxx

[couplet 8]
rive sud du lac tanganyika
reproduction naïve de guernica
les flammes répandent leur nuage camaïeu
l’arme blanche comme unique métal précieux
dans ce paysage dévasté par le passage de la folie
spectacle de désolation, témoin d’la violence des éléments
qui propulse les débris de vie qu’elle démolit
jusqu’à des kilomètres à la ronde
au~delà d’l’entendement
nuit polaire dans une zone sécurisée
traque dans les campements de déplacés
ici, aucun étranger à incriminer
c’est un drame miniature entre bantous et pygmées
avec les mêmes cris anonymes
soleil crématoire, les mêmes victimes expiatoires
la bouche entrouverte, le visage hébété
le trait commun des corps décharnés
la rage disloque la parole
elle l’a réduit à des cris informes et les sons qu’on rafistole
la dévastation bloque l’esprit
elle accapare le corps, elle gangrène la vie
le corps ne répond plus, tout est délié
mes os sont comme sortis du congelé
asphyxié dans ma remontée d’apnée
j’suis imprégné du mythe d’orphée
celui d’à côté bég~ye et moi j’éructe
j’tambourine du poing, la poussière m’électrocute
nos soliloques forment une polyphonie assourdissante
veine, double peine, ce trou noir t’a happé
tombé hors du temps, j’ai beau chercher, les ongles en sang
creuser la terre, chercher un bout d’chair
xxx de cette tombe de fortune
te régénères parmi les patates douces
tubercules de la brousse
d’un bout de terre brûlé par la logique
croyance presque mystique que rien n’oppose
est~ce la fin de tout ou le début d’autre chose
on y arrivera après combien de jours de jonque
tanganyika, rive quelconque


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