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lirik lagu al (matière première) – panorama

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j’ai des trucs à narrer à propos de nos rues
tes narines vont se boucher face à l’odeur de cadavre inhumé
tes neurones vont ignorer leur visage aux traits inhumains
terre des épaves et des illuminés
faites gaffe les meufs, ça sent le mufle
aménage-toi l’esprit pour y fixer un pare-buffles
seuls les conseils se donnent dans le désert gris
l’ambiance est enfumée lorsque j’écris l’histoire des aigris
le tri se fait dans le désordre, entre chiens dociles et monstres prêts à mordre
la c0ke remplace la morve, n’as-tu pas appris à te moucher?
ici même la maturité n’offre pas de débouché
écarte-oit quand les yeux sont écarlates, à la gestion du protocole
désillusion et alcool nous guident là où seules nos fautes sont prises dans le comptage
on se hâte, on croit être hôte alors que l’on est otage
l’ambition est une source tarie, la nécessité dresse les gens comme des otaries
oh paris, dijon, dites donc, dans les rues de vos environs, les gens disjonctent
comme dans les autres périphéries des villes d’une nation
qui n’calcule pas les tirs de sommation, le système se nourrit d’hommes
nulle vie est impropre à la consommation
mais ça ressemble à l’enfer, au bas de la chaîne alimentaire
l’asphalte a ses poètes, cet hiver mes rimes n’étaient pas au chaud sous la couette
elles sont sorties là où ça fouette, où si chacun a droit à sa part de bonheur
ici le destin a une putain d’dette
surpris quand il paye, on se dit qu’est-ce qu’il fout là
mais personne ne lui en veut, les gens disent hamdoullah
tu croiseras toujours un vieux qui te dira, la france m’a tendu la main
puis elle a brisé mes doigts
je m’étais dit ça va aller, ici on m’aidera
mais on m’rabâche mes devoirs et on chie sur mes droits
on fait d’la musique triste
les mecs rêvent de faire le disque qui les poussera à fuir le fisc
où les arabes ne sont pas zidane, les noirs pas jordan
dans l’esprit de la cisjordanie, ce n’est pas un jeu d’être banni
loin des jardins idylliques
le rythme de la rue bat, lent, sournois, hypnotique
mais la pression des vérins hydrauliques supporte les prêches apocalyptiques
en tout cas, les p’t-ts, eux, n’attendent déjà plus grand-chose du futur comme des pet-ts vieux
viens voir l’avenir avorter, ce qu’un vent froid peut apporter
tends les bras, c’est le néant qui est à ta portée, rien n’est résolu
la révolte est révolue, puisque ici tout s’enchaîne comme sheitan l’aurait voulu
tu ne comptes pas, quelle que soit ta tranche d’âge
j’n’ai pas de pote qu’on a interrogé pour un sondage politique
à des l-stres de la france de jean-pierre pernault
on ne parle pas d’amour mais de p-rno
tu veux des pimps, du bling-bling, va aux states
ma gueule, les jours sont des obstacles
le kif ne rentre pas dans nos stats, les esprits sont instables
ici c’est le heysel si la vie est un stade
l’air est irrespirable, le changement inespéré
pris dans la spirale quand le temps est expiré
ici c’n’est pas le rap, si tu penses que l’asphalte se dompte, s’adopte ou s’adapte, tu te trompes
c’est cet endroit de la terre où la pluie ne cesse pas
souhaite-nous que la poisse reparte sur ses pas
non, toi tu n’sais pas
le courrier dit que tu dois raquer ou qu’t’es convoqué
c’est le secteur des comptes bloqués
et le sang se glace face à ma galerie d’portraits
en tant qu’rappeur, si les gamins ne m’connaissent pas, j’m’en remettrais
la galère se lit sur mes traits, le système méprise, la misère maîtrise
oyez oyez braves gens, nouvelle édition, depuis les chemins d’la perdition
quand l’inégalité sociale plante ses graines
viens voir pousser les champs de haine
jusque dans le sang des veines, que tu sois blanc ou ébène
la rue est à bout de souffle, pour mieux la shooter on l’a dit bulletproof
putain, j’aurais voulu être ouf, pas trop conscient d’c’qui s’p-sse
mais même l’aveugle s’en aperçoit au final lorsqu’il est dans une imp-sse
laissant tout à l’abandon, l’élite tire les ficelles
ecsta, c0ke ou chron, paradis artificiel, à qui profite le crime?
la précarité s’en bat les couilles et laisse sa merde dans nos rimes
l’instinct animal gère le monde, vivre c’est être néfaste
pourquoi ça serait un cas d’conscience pour les gens de ma race
ceux dont on se débarr-sse
à coup de onze multicolore, plonge dans les profondeurs
jusqu’aux songes rongés par la colère
sous la foudre hexagonale, le ghetto n’a pas de paratonnerre
défend sa peau dont on ne donne pas cher
promis au kärcher, v.i.p dans le charter
on grandit par terre, la guigne comme partenaire
ce n’est pas une blague, nombreux vivent selon les préceptes de t-bag
sur l’itinéraire du malheur, on laisse la comp-ssion à wentworth miller
la tension n’fait qu’s’accentuer
j’ai vu ces créatures qui ne peuvent pas vivre sans tuer
une carte de visite de l’enfer, où l’on semble souffrir depuis des centenaires
mais où on ne construit que des sanctuaires
la seringue et la cuillère souhaitent être t-tulaires
si notre histoire n’est pas un crime, en tous cas c’est similaire
on te rend égoïste et ignare, si ma poche est pleine j’en ai rien à foutre qu’on soit six milliards
nous sommes comme tout le monde, on accepte que l’eau ne se boive plus
on accepte que l’air ne se respire plus, s’il le faut que même le soleil meure
réveille-toi, il n’y a que l’argent dans nos cœurs
à quoi ça se résume, moi je me résigne
la vertu a rarement raison de quelques kilos de résine
qu’on vende ou qu’on fume, les règles semblent confuses
mais selon nos us et coutumes, nos vies se consument
ta douleur, c’est ces larmes que tu retiens
la banlieue est une chanson, le tragique revient comme un refrain
tu veux un conseil, barre tes fesses
les plages, le sunshine sont à los angeles
dès l’adolescence tu te démerdes, des plus téméraires
tu es dans le viseur d’un député-maire
dans le champ d’la caméra d’un journaliste
dans le rétroviseur d’un lieutenant de police lepéniste
l’espoir est dans le sport et le démon est un exemple
qui montre la voie vers les feux d’la rampe
tu le verras dans la peau d’un homme, c’est pandémonium
on déverse du polonium sur la route des podiums
le système est un sniper embusqué, rares sont ses tirs qui ratent la cité
elle progresse en rampant, gémit en rappant, à l’aube d’une issue fatale
promise par l’hémorragie sociale, la rue est trop sale, son visage trop pâle
comme tout l’monde, je suis arrivé avec l’innocence du nouveau-né
en peu de temps on l’a épuisée, fusillée, et maintenant j’ai le cœur d’un huissier
quand les choses se corsent, en fin d’compte, t’es habitué, c’est basique pour les basanés
bienvenue en france
de gré ou de force, toute l’année sans jour férié
en direct et différé, tu bouffes de l’indifférence
à quasiment toutes les sauces
certaines bastons ne se finissent que lorsque sifflent les bastos
mais moi je vous baise tous
tu trouveras ça du conscient au subconscient d’un très grand nombre
il faudra du temps pour sortir du brouillard
parce qu’ici c’est londres, les landes, la terre des loups, l’underground
on crève tous de n’pas détecter
les putains de concepts infectés qu’on nous a injectés
ainsi l’histoire stagne, le trottoir nouvelle galère
ne me demande pas si j’en ai pas marre
enchaînés au sort des esclaves, personne n’a arrêté de ramer
tel est le panorama


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