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lirik lagu al (matière première) – les lions vivent dans la brousse

en matière de hip hop j’ai pas de quoi être fier de venir d’où je viens
pour le son, les parties, les posses dans ma ville y’a rien
les b-boys s’y comptent sur les doigts d’une main
pourtant dieu sait qu’au début tout allait plutôt bien
c’était pas trop malsain
et puis il y a eut trop d’histoires
trop de bagarres, trop de brancards, trop de lascars
qui se sont fait mettre en miettes sur les trottoirs
y’avait pas un soir sans que ça ne parte en couille
pas un samedi sans qu’on ne ram-sse les blessés et les douilles
tu venais pour t’éclater tu te faisais éclater
claquer puis un jour braquer
et quand les armes ont fait leur apparition
les soirées hip-hop étaient déjà une espèce en voie de disparition
la violence que la societé engendre éclate là où la jeunesse se dépense
mais pour les autorités bien pensantes, c’est là où la jeunesse se dépense qu’éclate la violence
conséquence : le rap a été mis en quarantaine
on s’est retrouvé avec une soirée toutes les 36 semaines
attribuées par des maires rpr
la sentence fut sévère
plus de soirées plus de concerts
on rentrait dans une nouvelle ère
celle de la mouise et de la galère
les occasions de prendre le mic sont devenus rares
les posters de ma chambre sont devenus mon seul auditoire
j’étais une star dans ma salle de bain
mes textes ont fait jumper les serviettes, le savon, les bouteilles de shampoings
je viens d’un coin où quand tu portes ton fut’ baissés des fringues trop larges
les gens te matent comme un martien
ici les gens connaissent rien
personne connait le son
et tout ça, ça m’a pas servi de leçon
malgré tous ces torts
j’ai sû faire avec les moyens du bord
je vise pas autre chose que la médaille d’or
je doute ap’ qu’un jour je ferais fort
vas-y taffe, toi aussi tu crois que j’en suis pas cap’
d’ac’ je suis parti avec un gros handicap
mais ça m’empêchera pas de faire de ma gueule une grande figure du rap…

ici faut toujours avoir l’oreille tendue
toujours être à l’affut
les nouvelles sorties, les nouveaux maxis
grosse commande pour celui qui bouge à new york ou à paris
vas-y amène-moi du son à toute vitesse
j’attends plus la fnac vu que chez eux c’est encore l’urss
le type qu’apporte les skeuds, il fait les livraisons à cheval
en plus il aime pas trop l’rap, c’est pas bon pour nous, loin de la capitale
si tu te tiens pas au courant de ce qui se p-sse ça peut être fatal
tu perds vite les pédales
une fois que t’es en r-t-rd
c’est trop tard
le r-t-rd est irrattrapable
tu t’enfonces comme dans le sable
t’as plus ta place à table
le mouvement n’attend personne, faut pas le lâcher
faut toujours rester branché, connecté
comme le vendredi soir sur couleur 3
neuf heures “métissages”
pour se tenir au courant des news y’a que ça
parce que c’est clair que c’est pas en te-boi que je vais écouter du son qui m’épate
ici y’a que chez les b-boys que le son est fat
tu risques pas d’entendre group home sur deux fois 500 watts
les dj savent pas jouer autre chose que d’la dance et de la techno :
yo ! j’représente une ville de péquenauds
dont on est obligé de s’exiler pour s’éclater
500 km aller-retour chaque week-end pour kiffer
les soirées dont on rêve
toujours trop brèves, à paname ou à genève
pourquoi est-ce que j’ai l’impression qu’à dijon le hip hop est en grève ?!
mais il ne pratique pas la révolte
j’voudrais l’faire bouger comme un coup d’jus d’120 volts
le faire danser en lui tirant dans les pattes avec un colt
il n’y a qu’un seul intérêt à habiter un bled de paumé
c’est qu’ici nous au moins on n’est pas près d’être blasé
je sais phraser, même si je viens de la cambrousse
vous avez oublié que les lions vivent dans la brousse
je fous la frousse
les wacks ont la mort aux trousses
9-7 planquez vos têtes l’orage gronde
j’exploserais comme une bombe
larguée à partir du trou-du-cul du monde…

j’ai vu des mc’s qui déchiraient, changer de chemin
s’apercevant que le succès n’étais pas à portée de main
je crois que la foi leur à fait défaut
l’adversité qui s’acharnait vraiment trop a eu raison d’eux
pourtant dieu sait qu’il y avait des mcs comme teddy qui rappaient comme des dieux
la roue tourne mon gars et pour gagner
il faut d’abord prendre du plaisir à jouer
le peu-ra c’est ingrat
c’est pas avec ça que tu feras tes choux gras
arrête net si tu roules juste pour la ill-sse-ca
la gloire, la notorieté, la réussite
bien-sûr tout ça, ça vient vite si tu suces des bites
en plus c’est pas facile
d’être un b-boy quand on vient d’un coin à la con
souvent il fallait faire front, essuyer les affronts
j’ai jamais eu te-hon, jamais stoppé une seconde d’y croire à fond
y’a pas tof’
j’habite dans la pire des villes de beaufs
j’ai vu ceux qui se déchaînaient
en dansant à la kid’n play comme s’ils se battaient
devenir des détracteurs parce qu’ils n’étaient pas à la hauteur
ces mêmes pds osaient te chambrer
hey vas-y tourne sur la te-tê
h.i.p.h.o.p., ok pauvre con
j’tournais peut-être sur la tête mais aujourd hui c’est toi qui tourne toujours en rond
maintenant on me donne des chèques pour ma musique
et toi, tu deales toujours du sh-t ?
pendant que tu faisais grimper les chiffres de la délinquance
j’ai fais de mon art une science
al est devenu un grand chercheur
dans les techniques pour foutre l’ambiance
ma conviction est mon essence
c’est par l’ambition que j’obtiendrais la reconnaissance
aujourd’hui j’ai la chance d’un outsider qui fait un malheur
du challenger qui nique le champion
j’étais quasimodo, maintenant pour moi
quasiment toutes les meufs en pince
je suis le promu qui gagne le championnat le cr-paud qui se transforme en prince
le tocard à 30 contre 1 qui franchit le premier la ligne
le putain de vilain pet-t canard qui se transforme en cygne

- lirik lagu al matiere premiere

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