lirik lagu zifsi - un monde parfait
[couplet]
je gratte le papier, dérisoire est l’exutoire
quand les gars trouvent excitant d’aller squatter le mitard comme un banc du quartier
les histoires de mitans, alors que la plupart taffent à mi-temps tôt le matin
retour aux sources mecton sur les bancs de la primaire
tu pensais pas finir intérimaire pour becter
le sale boulot c’était loin donc y’avait pas de blème-pro
pourtant ça parlait déjà d’aller bicrave au gramme près
aucune motivation pour les cours ou pour le taffe
à dix ans ça disait déjà moi c’est le rap ou le graff
et ça grattait comme un bâté cloué sur la chaise
à l’époque les mots pouvaient te traduire le malaise
c’était le manège en cl-sse, ça rageait ou ça pionçait
ça s’appropriait la place, les tables défoncées
la conseillère d’orientation faisait la grimace
et quand elle mettait la pression, ça répondait tek-ss
j’irais pas jusqu’au bac, je ferais des thunes au black
et si je vais à la fac, je la bloque et f-ck à la bac
pas le trac ni quand les flics braquent ni face au proc
ça traitait de baltringue celui qui faisait dans son froc
ça pavanait cl-sse en maillot real de madrid
ça faisait moins le malin quand tu te faisais mettre ta race par le padre
quand les cris et les coups devenaient légions
et te poussaient à rentrer de plus en plus tard à la maison
à la casa de moins en moins souvent
quand le fiston p-sse, il se c-sse en coup de vent
c’est comme ça qu’il fuit la déception de la daronne
et les jours entiers p-ssées sans échanger de parole
alors arrache ta race une bouteille à l’épicerie
et claque des caisses au poinçon, découpe les carrosseries
boissons que les mans tisent, tessons dans les pare-brises
et cellules de dégrise enchaînées de perquise
la piaule soulevée, c’est pas ton jour si t’as fourré
des fats caps au placard des plaquettes sous le matelas
y’en a qui sautent comme aç, te checkent normal c’est cool
le lendemain son zincou te transmet le numéro d’écrou
ça coupe court aux projets, un horizon trop bouché
des bâtiments trop laids, des condés trop torchés
donc des fouilles au faciès, des jeunes qui perdent patience
des mamans sans pension donc peu dans les -ssiettes
des allocs attendues comme un ticket gagnant
mais souvent suspendues car on nous trouve trop feignant
donc au moment des fins de mois, fdj, pmu
pour compléter le rmi, beaucoup d’appelés peu d’élus
dans ces quartiers vétustes où les rancœurs s’attisent
jeunesse active, têtue, bombe le torse le buste
face aux journalistes en quête de sensations fortes
qui ne se déplacent en fait qu’entourés d’une escorte
nous prennent pour des animaux dans nos cages de telle sorte
qu’ils auraient dû mettre des barreaux à la place des portes
relégués en bout de ligne, des boutiques toutes fermées
des chauffeurs sans permis, des barrettes qui se coupent fines
des coups de fil qui se font prudents quand les flics sont sur les dents
réquisition des cabines pour développer les combines
et quand vient le temps des campagnes électorales comme fadela
les politiciens gambadent, bien entourés de caméras
les commérages se propagent à base de reportages
si y’a besoin de sensace, on truquera les images
les jt parlent de carnage, de jeunes atteints par la rage
qui prennent l’étage en otage, la rabla sur l’étalage
donc des promesses au vieux, des menaces aux ne-jeu
des sous-entendus racistes, des parents taxés de laxistes
ça vise le maximum de voix pour faire crédible
vu que c’est tendance de se dire proche des quartiers sensibles
prétendre être semblable aux habitants prolos
c’est rentable pour la droite comme pour la gauche bobo
alors on vient cibler les potentiels votants
en donnant des tracts à ceux qu’ont des faces de çais-fran
de seille-mar à sevran, de strasbourg à quimper
qu’importe le parti dont fait partie le maire
y’aura pas de ci-mer, sur le ciment désert
tu trouveras des paquets d’ocb, des traces de cbr
et puis les crs en patrouille dans les bus
certains applaudiront et en demanderont même plus
d’autres te parleront d’occupation militaire
essaie donc d’aller taffer accompagné d’un tazer
flics débutants frustrés, ou jouant au ku klux klan
etat d’urgence prétexte à arrestations musclées
les soirées sont plus les mêmes quand les govas flambent
mais en temps normal les mans matent p-sser les jambes
de demoiselles souvent distantes et au regard froid
elles rentrent en te-boî quand toi tu sors du teu-squa
alors qu’est-ce que tu veux pécho dans ton survêt’ sergio
avec un casier chargé mais un cv zéro frérot
[refrain]
c’est l’histoire d’un monde parfait, l’histoire de nos parcelles
des reufs qu’on incarcère, de ceux qui finissent par terre
ceux qui ne pensent qu’à partir car souffrent le martyr
qui se farcissent les huissiers, les coups, la police raciste
qui subissent la machine, croup-ssent dans les taudis
la justice qui s’acharne sur leurs fils qu’elle maudit
ceux qu’on culpabilise, ceux qu’on infantilise
ceux qu’on appelle sauvages lorsqu’on les colonise
ceux qui galèrent et charbonnent du matin au soir
qu’on abonne à l’échec et dont on oubliera l’histoire
ceux qui n’auront pas leur place dans aucun de leur livre
les braves que rien ne délivre et qui n’ont plus la force de vivre
ceux qui s’aspergent d’essence dans les locaux de la caf
les ganaches de maradona qui se rendent malade au taf
ceux qui sentent plus les baffes quand la vie les balafre
ceux qui sortent de gardav’ sous forme de cadavre
c’est l’histoire d’un monde parfait, l’histoire de nos parcelles
des reufs qu’on incarcère, de ceux qui finissent par terre
ceux qui ne pensent qu’à partir car souffrent le martyr
qui se farcissent les huissiers, les coups, la police raciste
qui subissent la machine, croup-ssent dans les taudis
la justice qui s’acharne sur leurs fils qu’elle maudit
ceux qu’on culpabilise, ceux qu’on infantilise
ceux qu’on appelle sauvages lorsqu’on les colonise
ceux qui galèrent et charbonnent du matin au soir
qu’on abonne à l’échec et dont on oubliera l’histoire
ceux qui n’auront pas leur place dans aucun de leur livre
les braves que rien ne délivre et qui n’ont plus la force de vivre
ceux qui s’aspergent d’essence dans les locaux de la caf
les ganaches de maradona qui se rendent malade au taf
ceux qui sentent plus les baffes quand la vie les balafre
ceux qui sortent de gardav’ sous forme de cadavre
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