lirik lagu s.pri noir - seck
[couplet 1 : s.pri noir]
1967, dans ma tête une idée germe
au sénégal, je trouve pas mon ch’min, donc j’irais prendre celui des airs
mais comment dire à mon père que demain, je n’irai pas au port
que cette famille de toubabs, m’emmène à l’aéroport
aller simple pour la france avec un taf de fille au pair
à 14 ans, j’plie bagage sans même dire au revoir à mon père
j’me sens si triste, pourtant j’pleure pas dans l’avion
j’pense à mon père, et ma mère, partie sans leur bénédiction
mais c’est pas grave, je leur enverrai des tunes d’europe
quelques lettres pour mes deux frères et pour mes soeurs quelques robes
tout l’monde applaudit et même ma famille d’accueil
atterrissage à paris, il fait gris, ça tire la gueule
les gens sont peu aimables, ici les noirs jouent tous au pmu
ou dorment dans la rue et forcément ça m’rend un peu émue
j’ai dix-huit ans, déjà quatre ans ici
a bosser pour cette famille qui m’obtient ma c-i-n
carte d’i-tent-té nationale, j’peux maintenant m’émanciper
j’vais au métro nationale, j’pense au bled, ouais, à ma vie d’avant
ça fait longtemps que j’vois personne et ça me manque évidemment
[refrain : viviane chidid]
[couplet 2 : s.pri noir]
début 85, j’tombe enceinte du p’t-t safé
mais l’avenir avec son père, difficile d’l’envisager
on vit dans l’xiie, difficile d’acheter une douzaine d’oeufs
le p’t-t a bien grandi, faut qu’j’achète une poussette neuve
je change ses p’t-tes culottes, en enchaînant les p’t-ts boulots
maintenant j’suis mère de famille, j’ai plus l’temps de dire “pull up”
j’envoie toujours des sous au bled, même si j’ai perdu mes parents
a l’enterrement j’y étais pas, pas -ssez d’sous sur l’compte épargne
91, deuxième enfant en route, le compte en banque en rogne
et puis mes soeurs qui, de là-bas, me demandent d’plus en plus de robes
et moi j’encaisse la vie j’suis robuste
j’emménage près du marché aux puces
avec le père, le mariage recule
l’année du divorce, j’enchaîne les jobs merdiques
mes garants de l’avenir, mes pet-ts, je me dois d’être une mère digne
maintenant faut payer la cantine, les sapes et tout l’tralala
comme dirait nakk faut qu’j’y arrive, même si ça me coûtera la life
[refrain : viviane chidid]
[couplet 3 : s. pri noir]
encore fonsdé, à la vodka, à la redbull
à l’heure où les daronnes partent au taf sont à l’arrêt d’bus
elle fait les courses, boy, toi tu fuis les cours
p’têtre dans la rue mais d’vant chez toi obligé de filer doux
elle sait rester dure et douce pour qu’tu respires son pouls étouffe
pendant que toi tu traînes, intéressé par deal et femmes seulement
une mère une seule seulement, oui on en a qu’une
malgré tes lacunes à am-sser la tune elle reste maman
huh, boy c’est comme ça qu’tu l’appelles
quand tu échoues tu la peines
quand tu réussis tu l’apaises c’est logique
c’est pas une fée du logis pourtant elle lave ton linge mais tu restes insolent et tu cogites à faire du zeil du gros chiffre
de l’espèce que tu gaspilleras sans respect
dans des despé’, feuilles ocb, sans même l’aider
pourtant, t’entends ses “mayday mayday”
prêt à croiser l’épée pour la voir danser l’été
[outro : viviane chidid]
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