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lirik lagu richard ankri - les réparties de nina

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lui – ta poitrine sur ma poitrine
hein ? nous irions
ayant de l’air plein la narine
aux frais rayons

du bon matin bleu, qui vous baigne
du vin de jour ?…
quand tout le bois frissonnant saigne
muet d’amour

de chaque branche, gouttes vertes
des bourgeons clairs
on sent dans les choses ouvertes
frémir des chairs :

tu plongerais dans la luzerne
ton blanc peignoir
rosant à l’air ce bleu qui cerne
ton grand œil noir

amoureuse de la campagne
semant partout
comme une mousse de champagne
ton rire fou :

riant à moi, brutal d’ivresse
qui te prendrais
comme cela, – la belle tresse
oh ! – qui boirais
ton goût de framboise et de fraise
o chair de fleur !
riant au vent vif qui te baise
comme un voleur ;

au rose, églantier qui t’embête
aimablement :
riant surtout, ô folle tête
à ton amant !…

………………………………………………..

– ta poitrine sur ma poitrine
mêlant nos voix
lents, nous gagnerions la ravine
puis les grands bois !…

puis, comme une petite morte
le cœur pâmé
tu me dirais que je te porte
l’œil mi~fermé…

je te porterais, palpitante
dans le sentier :
l’oiseau filerait son andante
au noisetier…
je te parlerais dans ta bouche..
j’irais, pressant
ton corps, comme une enfant qu’on couche
ivre du sang

qui coule, bleu, sous ta peau blanche
aux tons rosés :
et te parlant la langue franche – …..
tiens !… – que tu sais…

nos grands bois sentiraient la sève
et le soleil
sablerait d’or fin leur grand rêve
vert et vermeil

………………………………………………..

le soir ?… nous reprendrons la route
blanche qui court
flânant, comme un troupeau qui broute
tout à l’entour

les bons vergers à l’herbe bleue
aux pommiers tors !
comme on les sent tout une lieue
leurs parfums forts !
nous regagnerons le village
au ciel mi~noir ;
et ça sentira le laitage
dans l’air du soir ;

ça sentira l’étable, pleine
de fumiers chauds
pleine d’un lent rythme d’haleine
et de grands dos

blanchissant sous quelque lumière ;
et, tout là~bas
une vache fientera, fière
à chaque pas…

– les lunettes de la grand~mère
et son nez long
dans son missel ; le pot de bière
cerclé de plomb

moussant entre les larges pipes
qui, crânement
fument : les effroyables lippes
qui, tout fumant

happent le jambon aux fourchettes
tant, tant et plus :
le feu qui claire les couchettes
et les bahuts :

les fesses luisantes et grasses
du gros enfant
qui fourre, à genoux, dans les tasses
son museau blanc

frôlé par un mufle qui gronde
d’un ton gentil
et pourlèche la face ronde
du cher petit…..

que de choses verrons~nous, chère
dans ces taudis
quand la flamme illumine, claire
les carreaux gris !…

– puis, petite et toute nichée
dans les lilas
noirs et frais : la vitre cachée
qui rit là~bas…

tu viendras, tu viendras, je t’aime !
ce sera beau
tu viendras, n’est~ce pas, et même…

elle – et mon bureau ?


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