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lirik lagu nassir parker - bitume

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et puis je t’avoue on n’avait pas les clefs donc on a forcés les
portes
quelques sourires sur nos dégaines avant les dégâts de nos
tempêtes
mais trop tard, pas de marche arrière
le projet est dans la tête
bah oui mon pote
le plan est mis en place depuis qu’on traîne en bas des blocs
et qu’on esquive la folie
le proc’, le poste
ça sourit pendant la journée, ça fait le tour de la boutique la nuit
c’est dramatique
bah oui l’ami
mes frères veulent juste changer de vie
on se trompe de chemin
on le sait très bien
seigneur, pardonne-nous nos envies

puisqu’il faut vivre alors on vit
puisqu’il faut vivre là où on vit
new-york dans les écouteurs et de la west-coast pour la famille
et de barbes à belsunce, dans le rap français on a grandit
alors on lui rend, alors on lui prend
alors on lui crache dessus, je m’en bas wesh
insurrection grammaticale, la langue française dans notre manège
on la fait tourner…
sur nos trottoirs, nos quartiers, nos projets
et notre malaise face à vous
c’est pas de la timidité
c’est juste qu’on retient notre colère
et qu’on se demande comment ça se fait
que sans pudeur sans pitié vous regardez nos parents et notre
p-ssé –
ent-ssés dans nos bâtiments, la violence nous a marqués
encr-ssé, le cœur tab-ssé, la vengeance nous a tous bercés
emprisonnés, désillusionnés dans la liberté, l’égalité et… j’connais
plus la suite – smahli
j’ai jeté le texte lorsque j’ai vu qu’il était hypocrite et apocryphe
et que l’on crache sur tous nos rites
alors, la haine ?
elle est rude a esquiver
je te parle de la notre, pas celle des autres
la rue nous a vite enterrés
et par le dollar dans nos quartiers nos luttes ont été remplacées
on se prost-tue pour la monnaie
on se tape pour la monnaie
on se vise pour la monnaie
“bebebeng !” pour la monnaie

et tout ça est relatif
mais on se fait bombarder d’images et d’agressions sociales
et à court terme on récolte ce que l’on sème
pour chacun de nos frères en chaine
pour chacune de nos mères en peine
pour chacun de nos pères qui saigne
c’est la rage qui se déchaine
et les douleurs sont réels…
alors j’emmerde vos codes, vos règles et vos fantasmes de cité
et je fais ce que je veux pour m’en sortir
pour être ici et m’évader
pour respirer loin des prisons, loin des mensonges (loin des
fantômes)
et des factures d’électricité
alors arrêtez votre ciné
je connais vos rues vos pères vos sœurs
sans les citer

et si tu me croises en bas tu verras bien où tout à commencer
– je viens de là où –
ça s’insulte sa mère pour saluer
ou un salam en toute sincérité
c’est affectif, j’pourrais pas t’expliquer
on a des bug de malades, ça sort les “beng!” pour s’oublier
soulier de crystal, cendrion kidnapée
pour une poignée d’euro, poto, on t’a déjà dit tout ce que certains
de mes frères feraient

à 19 ans avec une arme au fond de l’armoire, j’ai…
j’avisais un plan pour m’échapper
pour faire la guerre
pour vivre en marge de la matrice, des murs et des fantômes
ouvrir mon cœur, donner ma vie et tout recommencer
avec un esprit libre et un cerveau déconnecté –

mais dans le quartier on vit des trucs de fêlés
violence, précarité, racisme, misogynie, pétages de plombs
on a des potes qui vont se faire crever de l’autre coté de la planète
on comprend rien
on se tire dessus
on crache du sang
devant les yeux de ma mère
la vie de ma mère
on vit un truc à part, un truc de taré
en bas de mon bâtiment ça vend de la drogue en quant-té
ça sort des armes
ça parle de meurtres et de prison avec b-n-lité
brutalité
la police nous viol tous les jours même quand ils savent que t’a rien
fait…
ils…
ils nous connaissent par cœur, ils savent très bien qui fait quoi
et ils font rien
alors crois-moi c’est pas pour nos délits qu’ils viennent nous
harceler
nous agresser…
et quand on rentre à la maison pour oublier
les larmes de la daronne et les lettres de l’huissier viennent nous
tab-sser, nous enfoncer
et la tête tourne, tourne.. et la colère à deux doigts de nous
pousser à…
et les portes sont fermées, alors dis-moi ce que tu vois ?
aveuglés à l’intérieur on ne sait même plus ce que l’on voit
et on sent qu’on vit des trucs de malades, mais on ne sait plus où
est-ce qu’on va
alors quand tu parles de nos vies, dis-moi ce que t’inventes, hein ?!

et quand je chante l’amour pour les miens, dis
dis-moi ce qui ne va pas ?
loin des pulsions dégénérés c’est juste l’espoir et une prière pour
mes nègres
mes immigrés, mes non-blancs
et les autres qui crèvent en bas aussi
(c’est pour mes blancs aussi…)

c’est pour mes black n-ggaz
black n-ggaz
black n-ggaz
black n-ggaz !
black n-ggaz…
white n-ggaz…

qui savent très bien que c’est dans une autre dimension que tout se
p-sse
et…
mais enfermés par le contexte
l’esprit a du mal à.. (c’est dur).. à se retrouver dans .. dans sa place

en attendant j’ai une dégaine d’arraché
je crève en marche arrière
j’ai jamais vu venir l’avenir
j’ai juste fait mes prières
et merde…
c’est pas à ça que je pensais quand j’étais pet-t
que j’aimais tout le monde
et que j’avais quelques jouets
que je regardais par la fenêtre
l’image du père au fond du coeur le sourir de ma mère
je voyais le monde et je me disais
“demain je serais”

aujourd’hui… j’traine chez moi
je pense à nos vies, je…
j’fais quelques pompes et
j’bois un café pour oublier l’destin
“vieux avant l’âge” en guise de bande son
on écoute la mélancolie de ceux qui nous on précédés
les tristesses teintés de joies, je…

je vois mes frères qui meurent
leur vie dans les mains du seigneur
je croyais quoi ?
je croyais mieux
en fait je crois que je croyais peu
je croise les mains devant mes yeux
je dis que je vois, mais…
mais à travers quoi ?

en vrai, en vrai on a peur mon frère
le tableau est trash sa mère
c’est sombre
et c’est violent dans nos secrets
et c’est pour ça qu’on doit se battre
pour essayer de changer le rapport avec ce bordel
ou au moins saigner avec le sourire
(love for my ‘ …)

en train de m’accrocher à la surface d’un songe
j’ai des visions anachroniques
mon père, ma mère, le goût du paradis
ça fait longtemps que j’ai suturés aux portes de leur enfer mes
p-ssions
les restes d’un été
un enfant, un homme
et un p-ssage fantasmé –
un gouffre en guise de pont entre deux rives
le diable au bord de ma veine jugulaire
je reste ici cloué
fusil à la main au milieu des démons, des êtres humains
les yeux en sang, le corps possédé
l’impression d’avoir violé ou de m’être fait violé
de m’être fait trompé !

des flammes dans le corps
p-ssion physique et amnésique
sans protection sans artifice
au bord du précipice…
encore, encore encore le corps tendu
je me répète ou pas… j’sais plus
donc évidence
un peu d’espoir d’y toucher, au fond
la fin du vertige, l’amour, la vie, la paix, le bien-être ou presque
l’envie d’un peu de chaleur dans le fond de ma cellule et de mon lit
car même accompagné je sens le froid, la solitude des âmes
divorcées de leur p-ssée
les fantômes de ma saleté
et des dingueries que j’ai crachées
on me regarde sans cesse !
c’est qui ce “on” d’ailleurs ?!?

mes voix me parlent la nuit
en connivence, je m’avoue ma folie…
mes vérités se mettent à nue durant la nuit
encore encore encore encore une vie !
mon orgueil, mon âme empoisonnée
mon cœur s’altère
perception limitée, idolâtrie, bouche pleine de terre
étourdi
“excusez-moi, je ne sais plus ce que je dis…”
c’est la seul politesse qu’il me reste :
vous faire croire que je me suis trompé

y’a bien longtemps que tout s’est effondré

le corps possédé, l’esprit éteint
je ferme la porte
ma bouche
je m’arrache à mon corps le crâne dans le ciel
j’ai besoin de la lumière
j’y crois à peine
j’y crois quand même
j’sais pas en fait
je vis comme un fou
je fonce vers une vie trépidante ou un suicide en fond de 5ème

la foi pour seule envie
son ouverture pour seule issue
regarde ma poitrine…
seigneur

au milieu du bitume

je donnerai tout juste pour vivre


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