lirik lagu les colocs - belzébuth
[intro]
j’habite dans un appart’ tranquille
j’arrive à peine, ça fait une heure
jusqu’à maintenant, j’ai ‘a vie facile
malgré qu’c’est pas encore le bonheur
j’ai visité tous les racoins
je l’sais qu’mon maître est bien nanti
j’ai fait mes griffes, mes pet-ts soins
et ça m’a creusé l’appét-t
j’appelle mes instincts de ch-sseur
je cherche un pet-t animal
je peux tout voir dans la noirceur
je suis un chat, c’est bien normal
si jamais y p-sse une souris
j’y fais la p-sse du samouraï
les poissons rouges, c’est du sushi
faut qu’j’en mange un avant qu’j’m’en aille
[couplet 1]
comme ça mon nom c’est belzébuth
personnellement, j’trouve ça épais
qui c’est qui peut ben vivre icitte?
ça doit être un couple de bourgeois
de toute façon, c’est platte à mort
c’te maison là, c’t’une salle d’attente
maudit qu’ça l’air le fun dehors
montrez-moé d’quoi qui va m’surprendre
le mois p-ssé j’ai vu une chatte
j’l’ai surnommée élizabeth
élizabeth et belzébuth
dans mes oreilles, le beat est bon
après ça j’ai r’gardé ‘a t.v
un doc-mentaire sur les panthères
y’a quequ’chose qui m’a inspiré
mais les annonces me tapaient ses nerfs
[chorus]
ah! demain, dimanche, un autre jour j’m’en fous
j’irai, j’irai dans la ruelle
j’irai là où mon coeur m’appelle
y’est pas question que j’p-sse ma vie
emprisonné dans ma p’t-te tête
je suis un félin insoumis
j’tiens mordicus à bien paraître
[couplet 2]
c’est pas ma place c’est évident
ça va finir par me tuer
le look, l’odeur, l’air ambiant
m’enlèvent le goût de respirer
le chat qui était là avant moé
s’est suicidé dans l’temps des fêtes
un pessimiste a’ec une grosse tête
qui avait d’la suite dans les idées
c’est pas d’ma faute si à tout bout d’champs
une joie intense me monte à tête
ça arrive comme ça naturellement
j’suis chimiquement fait pour la fête
j’ai beau faire une tête d’enterrement
y’a personne qui m’prend au sérieux
j’suis très jaloux très secrètement
d’la profondeur des malheureux
[chorus]
ah! demain, dimanche, un autre jour j’m’en fous
j’irai, j’irai dans la ruelle
j’irai là où mon coeur m’appelle
y’est pas question que j’p-sse ma vie
emprisonné dans ma p’t-te tête
je suis un félin insoumis
j’tiens mordicus à bien paraître
[couplet 3]
couché en boule dans mon p’t-t coin
j’écoute parler mes p’t-ts bourgeois
j’ai l’air d’un chat, j’ai l’air de rien
que c’est qu’y disent à mon sujet
ça parle de griffes, ça parle de couilles
ça m’met dans une drôle d’atmosphère
ça m’dresse le poil, ça m’fout la trouille
c’est quoi ça un vétérinaire?
n’a un des deux qui s’vire vers moé
y’a un air louche, ça a l’air sérieux
y’est trop imbécile pour deviner
toute la frayeur qu’y’a dans mes yeux
ça y’est, ça y’est, j’ai tout compris
y’essayent de m’enterrer vivant
fuis belzébuth, let’s go c’est l’temps
sauve qui peut, sauve qui peut, sauve ta vie, hey!
[bridge]
la ruelle qui m’attend, moi j’fais mon scénario
dans un travelling avant à travers les poubelles
c’est l’party, c’est la nuit’ et c’est un bon départ
me v’là qui crie « action! » et la musique démarre
[couple 4]
dans une contre-plongée je remarque un mouvement
un gros matou perché, c’est un vrai monument
« j’connais personne icitte, toi comment tu t’appelles
vu la grosseur que t’as, m’a t’appeler colonel »
y’m’dit: « fiston, toé qui a l’air si mignon
frais débarqué dans la réalité
ouvre bien tes oreilles, je l’dirai pas deux fois
ici c’est pas pareil, c’est moi qui fait la loi
t’as encore des couilles au cul
je m’en suis aperçu
encore des griffes aux pattes
ah! ben ça, ça m’épate
moi j’ai pas eu cette chance, y m’reste p’us qu’une seule bourse
mais tu peux me faire confiance j’suis toujours dans la course
on m’a ôté mes griffes, mais je sais bricoler
j’ai mis une lame de canif, regarde comment elle est bien droite
au bout de ma patte
elle fait dans le quartier office de justice
peu importe la faute, partout sur mon chemin
un matou téméraire est un matou de moins
bon! avant que j’m’arrache juste une pet-te dernière
à propos d’une rumeur qui circule dans le coin
y paraît qu’tu p-sses partout, c’est pas une bonne idée
y’a déjà des jaloux qui commencent à flipper
oh, salut! »
[couplet 5]
mon élan vers l’horizon se voit interrompu
quand au bout d’la ruelle, oui je l’ai reconnue
celle qui par ma fenêtre est entrée dans mon coeur
comme une balle perdue, une chatte en chaleur
c’est dans un vieux hangar qu’élizabeth m’invite
avant que les autres arrivent, fais ça ben fais ça vite
la t.v. ça a du bon, j’me souviens des panthères
c’est sans explication j’sais très bien comment faire
nos deux coeurs qui ronronnent et dans un moment de folie
l’extase c’est merveilleux pour tous les insoumis
élizabeth chante l’amour vingt décibels trop fort
la ruelle en alerte c’est l’écho de la mort
cinquante chats enragés envahissent le hangar
tous les fauves d’la ruelle veulent me trancher le cou
je sens l’haleine d’la guerre et j’ai le goût du sang
les poils volent dans les airs et les cris sont stridents
au nord, au sud. à l’est, à l’ouest
impossible de s’enfuir, aucune porte de sortie
soudain le colonel arrive et tous les autres chats se poussent
je salue mon ami qui vient à ma rescousse
un silence inquiétant, élizabeth a peur
si c’est lui son amant j’pense j’ai fait une erreur
un halo de lumière le découpe en silhouette
son visage sort de l’ombre et rencontre le mien
et juste comme j’allais dire adieu élizabeth
il me sort sa lame, sa seule griffe d’argent
qui transperce mon âme et fait couler mon sang
[couplet 6]
des kilomètres, des kilomètres, soif dans la gorge, mal dans les pattes
surtout, surtout ne pas penser sinon mon coeur arrête de battre
chu pris en feu, j’me sens renaître, je cours plus vite qu’le désespoir
j’crie au secours de tout mon être que j’ai peur de jamais revoir
je sens, je sens des ailes pousser, sur mes épaules et dans mon dos
métamorphose, je t’attendais, moé c’est pu moé, c’est un oiseau
je vais enfin pouvoir m’enfuir exactement comme dans mon plan
y m’reste juste cinq secondes à vivre, j’ai déjà perdu trop de sang
[bridge]
en survolant ma banlieue morte
je remercie le vent qui m’porte
j’pense à ma belle élizabeth
à doit se demander c’que j’ai faite
pour ma neuvième et dernière vie
j’avais mérité le confort
j’ai ben fait de partir plus tôt
mon coeur préfère la vie d’oiseau
[chorus]
tous les jours, dimanche, j’peux voyager partout
aussi longtemps qu’j’aurai des ailes
j’irai là où mon coeur m’appelle
y’est pas question que je r’descende
sauf peut-être pour aller manger
en attendant, ça peut attendre
j’goûte au bonheur, chu pas pressé
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