lirik lagu java - mona
[couplet 1]
derrière la porte d’italie, y avait pas beaucoup d’soleil
c’était pas la terre des p-ssions, des jardins sous les tonnelles
une ville pleine de monotonie, juste quelques gratte-ciels
où la couleur était l’ennui ou celle de la pub pour la mozarelle
ici pas de dîner aux chandelles, ni de gondole à venise
les bougies servaient surtout à tagger les pare-brises
dans la langue des urbanistes, on parle de banlieue-dortoir
et les vies superposées y grincent de cauchemar
le kremlin en miniature en guise de mairie
n’a jamais réussi à arrêter l’invasion des yankees
la révolution, une bonne farce et attrape
le cinéma robespierre ne faisait le plein que pour rocky iv
[refrain]
ici le bruit d’la mer
la promesse d’un ailleurs
c’était le rer
le seul espoir
de trouver une vénus
etait de se barrer
dans l’premier omnibus
[couplet 2]
tout avait souvent le parfum de la déroute
jusqu’à l’haleine avinée de l’entraîneur de foot
j’entends encore ma mère les dimanches de pluie fine
“les enfants, allez prendre un bol d’air et jouer sur le parking”
et là, on pouvait voir dans une escort ford bleu roi
les quatre fers en l’air, la mère à martial qui bouclait les fins de mois
“aujourd’hui pour le goûter, vous n’aurez pas de chocolatine
la boulangère s’est fait péter l’caisson à la chevrotine”
les anciens ouvriers, cloîtrés en pavillon
qu’ils avaient acheté à crédit sur cent ans
attendaient sans illusion la chute finale
en p-ssant du pc au front national
[refrain]
[couplet 3]
devant le théâtre jean vilar, on a fumé moussa
a la cité balzac, on jouait toujours du zola
mais s’prendre pour un poète n’était pas de bon ton
leur nom n’était qu’une plaque au milieu du béton
et moi, moi à huit ans, bah j’trouvais ça pas cool
quand la mère à christian nous montrait ses films de boule
le voisin d’en face a planté son alpine
s’est calciné la face sur le boulevard gagarine
et quand une gazelle voulait sortir en jupe
il lui fallait pas 3 minutes pour se faire traiter d’pute
on était à peine sortis des poils prépubères
que les barbes poussaient en flèche sur les cendres de la misère
[refrain]
[couplet 4]
elle était belle mon enfance, c’était loin d’être la misère
à la petite couronne j’ai accroché de beaux souvenirs
mes parents avaient des livres, bien -ssez de bif
pour me payer quand je voulais la traversée du périph’
tout l’monde était raciste, mais tout l’monde vivait ensemble
et beaucoup s’en sortirent au milieu des grands ensembles
alors j’en parle au p-ssé car je suis parti
moi, le fils d’intégrés, l’enfant nanti
mais même de l’autre côté, quand j’écoute les princes
parler de la banlieue, j’entends l’wagon qui grince
je vois le haut d’la pyramide qui gaspille des milliards
et mes yeux pleurent des flammes
comme un banlieusaaaaard!
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