lirik lagu bigflo & oli - la vie d'après
[paroles de “la vie d’après”]
[couplet 1 : oli]
j’écrirai toujours l’amour, tant pis si j’passe pour un utopiste
pour l’artiste imbécile heureux
petit, j’voulais être guerrier
j’ai grandi, j’ai compris que ceux qui veulent la paix sont plus courageux
c’est facile de mettre le feu à une forêt, tellement plus facile que de la planter
y a mille façons d’avoir raison
la première c’est d’avouer qu’on s’est trompé
promis, promis, j’suis encore avec vous
même si tu m’vois dans le carré vip au fond de la boîte
j’ai encore en tête vos voix quand je dis “nous”, j’ai encore le blues le dimanche devant mes pâtes
c’est faux quand j’dis qu’tout le monde peut réussir
‘fin c’est vrai, mais c’est faux, comme dire que le cancer se soigne
mais moi, je retiens l’meilleur et j’emmerde le pire
ouais, y en a plein qui perdent, mais y en a plein qui gagnent
c’est ça qu’j’voulais dire aussi
réussir, c’est quoi ?
remplir des salles et pas voir grandir sa fille
j’ai plein d’potes qui rêvent pas de l’olympia
mais d’un joli chez soi et d’un repas en famille
ça m’fait plus vraiment rêver d’être le plus cool
les plus stylés d’mon lycée se sont fondus dans la foule
ça m’fait plus vraiment peur d’avoir tort
y a des médailles pour tout le monde, on est plein à être les plus forts
j’ai l’âge où on écrit à son pote après une engueulade
où plein d’endroits d’la ville sont des souvenirs quand j’m’y balade
les flammes de ma jeunesse, je me réchauffe avec ces braises
j’ai l’âge où on peut recroiser une ex sans être mal à l’aise
trop facile d’abandonner, c’est pas une course mais une randonnée
les erreurs qu’on digère deviennent des conseils à donner
j’ai confiance à la vie, je pleure à bras ouverts
en fait, j’ai d’la peine pour ceux qui n’ont pas souffert
allez viens, on continue d’croire qu’on peut faire mieux
être humain sans être humain, ça devient dangereux
les tricheurs, c’est toujours pas nous
on va vivre si fort qu’on va rendre tous les morts jaloux
t’as reconnu la voix, tellement gentil qu’on m’comprend pas
pendant la pause, je rappais dans la cave pour jamais oublier qu’on vient d’en bas
j’ai un mental monumental, j’viens d’toulouse pas d’atlanta
et quand ma vie est bancale mes punchlines deviennent des mantras
ma vie un fantasme parce que j’ai su garder mon sang froid
deviens le patron si on te répète que tu n’as pas la gueule de l’emploi
j’envoie le feu, la foi, que j’vous ai prouvé tant d’fois
sans quoi tu ne pourras jamais combattre tes angoisses, rappel de constat de ce combat
pour mes semblables, ceux qui voient mes contrastes
ceux qui boivent mes larmes, qui m’accompagnent sans demander pourquoi
et pour tous les gens comme toi
(et pour tous les gens comme moi)
être vieux, c’est le privilège de voir les autres grandir
être seul, c’est la chance de pouvoir accueillir
être mal, c’est comprendre qu’on peut aller mieux
être différent, c’est un peu des trois à la fois
différent avec flo, j’ai eu du mal à l’encaisser
on s’est insultés, presque détestés
trop d’fierté pour revenir sur nos fautes
mais nos deux visions d’la vie ont fait qu’on a changé la nôtre
tu l’entends ? ma rage, le son de mes tripes
comment j’ai pu douter ? bien sûr que j’le mérite !
bien sûr y a des avis, des piques et des critiques
mais j’peux plus l’entendre, c’est recouvert par le bruit de mon public
les chanteurs que j’écoute me disent à quel point ils sont tristes
j’ai l’impression d’être trop heureux pour être un vrai artiste
dans l’scénario d’la vie, je meurs à quelle saison ?
est~ce qu’il y a un fond vert tout au bout de l’horizon ?
j’veux encore du trône, tourbillon d’euphorie
encore être la bande son de vos vies
encore renaître dans la puissance de vos cris
encore des rires, encore des grandes mélodies
encore du stress, parce qu’il m’pousse à tout donner
encore du temps parce qu’il m’sert à pardonner
encore me brûler dans la chaleur de vos corps
encore tous vous entendre en demander encore
[couplet 2 : bigflo]
dis à ton pote qui aime pas bigflo et oli que c’est pas grave
qu’en vrai, il vaut mieux même pas qu’il écoute
j’en ai marre d’me battre maintenant chacun sa route
j’arrête de vouloir plaire à tout le monde coûte que coûte
et je veux plus les faire taire, je vais le faire c’est tout
j’enterre mes doutes, visionnaires on s’sert les coudes
on va l’faire entre nous en catimini
à 40 mille dans la plus grande salle de paris
et j’veux plus prouver
bientôt 30 ans, j’crois que j’me suis trouvé
j’aurais pu me noyer dans un cauchemar, partir autre part, j’attrape oli comme une bouée
en fait, j’suis comme une ambulance qui crée un accident
j’suis à la fois le problème et la solution
j’croyais trouver toutes les réponses en grandissant
évidemment, j’ai trouvé encore plus de questions
quatrième album, encore plus de pressions
ça y est, j’ai retrouvé le feu et la passion
avant j’voyais tout ça comme une sorte de mission
mais p’t~être qu’au fond, le rap c’est qu’une mauvaise addiction
et j’avoue que tout ça m’a un peu usé
j’pensais pas que c’serait si dur, tu sais
toujours attendu, tout l’temps jugé
finalement les problèmes s’arrêtent pas avec le succès
mais j’veux plus me plaindre de ma vie d’artiste, de jouer l’enfant pourri gâté
de chanter mes regrets de la vie d’avant, en profitant de ma vie d’après
et j’crois plus aux gentils contre les méchants
j’ai changé d’avis sur pleins de choses récemment
j’crois plus qu’il y ait des forts ou des faibles
j’crois qu’on a tous les mêmes problèmes mais qu’on les vit différemment
eh ouais, c’est moi l’cliché du rappeur conscient
j’balance des vérités en fronçant les sourcils
mais j’m’en fous d’être cliché
si c’est pour aider tous ceux qui m’écoutent à supporter leurs soucis
eh ouais, c’est moi l’cliché du rappeur conscient
chaque mot est choisi avec prudence
parce que si avant j’rappais la « jeunesse influençable »
aujourd’hui, c’est en partie moi qui l’influence
et j’vois les p’tites sœurs et le message qu’elles nous adressent
mais comme un connard j’fais que pointer leur maladresse
p’t~être parce que j’ai peur de voir la vérité en face
ou que mon égo masculin voit ça comme une menace
c’est pas non plus facile pour les p’tits frères
depuis tout petit on leur répète qu’il faut être les plus forts
les plus forts au foot, les plus forts au lit, la plus grosse encore
les plus forts des plus forts des plus forts
j’voulais dire que j’suis sincèrement désolé
j’crois que j’serai pas le sauveur que vous attendiez
ils voudraient que j’sois un exemple pour ma génération
mais j’veux plus qu’on me prenne pour un donneur de leçon
j’peux pas faire grand~chose à part des chansons
t’accompagner pendant tes crises d’angoisse
chante avec moi qu’le monde il est dégueulasse
en vrai y a que ça à faire, en attendant que ça passe (oui)
alors oui, c’est du rap de fragile, pour les gens tristes
du rap pour ceux qui pleurent, pour les trop sensibles, pour les gros cœurs
on prend nos émotions pour alimenter l’moteur
et moi aussi j’ai flirté avec les profondeurs abyssales
putain, j’ai la boule au ventre quand j’écris ça
après notre passage, qu’est~ce qu’il restera ?
j’suis pétrifié à l’idée que tout s’arrête là
mais ça peut pas s’arrêter là
j’ai envie de tout comme si j’venais de sortir du coma
et je vais vivre à fond (vivre à fond), tellement qu’en partant
j’deviendrai une supernova
j’veux encore l’écume de la mer sous mes pieds nus
et questionner l’univers sous la pleine lune
j’apprends, j’essaie, j’explore
j’veux encore de l’amour qui fait peur tellement il est fort
j’ai parcouru les vallées du mal~être à m’en rendre malade
avaler des médicaments pour ramener le calme comme un toxicomane
et j’crois que j’étais en panne mais les âmes ne se réparent pas comme un programme
y a que le temps qui soigne
c’est l’histoire de deux frères, c’est le retour
l’amour gagne toujours, on continue cette lutte
de toute façon, dis~moi franchement
qui écoute encore des morceaux de rap sans refrain de 7 minutes ?
[outro : ami de bigflo et oli]
écoutez~moi les frérots
vous avez intérêt à nous pondre un gros album
de tout niquer là et c’est le cœur qui parle
y a pas de, y a pas, il faut pas hésiter là
au bout d’un moment faut pas hésiter
pondez~moi un gros truc, pondez~nous un gros truc
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