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lirik lagu antoine corriveau - pastorale

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j’aurais bien pris
trois ou quatre autres vies encore
juste pour voir avant, voir après
ou dans un autre corps
un autre s~xe
et puis une autre mort
trois ou quatre autres vies
pas forcément meilleures
juste pour voir ailleurs
deux cents ans avant
j’aurais bien pris aussi
la tasse en porcelaine
fragile madeleine
pour peut~être éviter
sa chute sur le plancher
que l’anse soit cassée
histoirе revue et corrigéе
ça se tiendrait bien encore
deux cents ans plus tard
une autre vie sauvée
demain vous me remercierez
j’y goûterais le lait
après neuf mois de paix
au jour 1 une caresse
éveille la même faiblesse
j’aurais bien pris
deux ou trois autres vies encore
juste pour voir avant, voir après
ou dans un autre corps
un autre s~xe
et puis une autre mort
deux ou trois autres vies
au moins
juste pour voir plus loin
une femme et la menace
parfois là dans la chambre
terrible visiteur
intime comme la peur
je réponds à la violence
par la violence
je suis lasse des noms
écrits et puis rayés
si je pouvais fermer les yeux
pour les oublier
pourtant encore je les vois
ces morts que je côtoie
et si je pouvais les faire taire
ou les faire renoncer
je pense qu’ils disparaitraient
un par un pour de vrai
libéreraient le plancher
celui~là où il me semble
il n’y a jamais assez d’esp~ce
pour y poser les pieds
que l’interminable robe
qui traîne derrière mes pas
une lame ce tissu
long comme une rivière
en plein cœur de la nuit
n’emporte rien avec lui
laissant la trace encore
des fantômes qui me dévorent
les cicatrices, les restants
et la marque des dents
parmi tant d’égratignures
qui me rappellent à ma blessure
une rivière elle aussi
presque morte dans son lit
si aride qu’elle est renversée
un lit vide et désabusé
ma robe se répand
quand j’en cherche la pointe
patauge dans le sang
s’étend telle une plainte
allongeant sur son passage
mes traces et les leurs
une robe qui traîne
pour étirer les pleurs
ni blessée, ni déçue
je demeure divisée
tout comme le tissu
étrangement déchirée
entre cette nuée
de boue sur le plancher
et d’oiseaux en silence
sur le ciel qui avance
j’aurais bien pris
une ou deux autres vies encore
juste pour voir avant, voir après
ou dans un autre corps
un autre s~xe
et puis une autre mort
une ou deux autres vies
en dernier recours
le temps que je savoure
enfermé dans la chambre
dans le cadre de la porte
un grand contreplaqué
mes larmes contre le parquet
j’ai cinq ans ou six ans
sept ou huit ans peut~être
souvenir de quelqu’un d’autre
et je peux quasiment y être
tellement la menace
sincère et efficace
à genoux dans le coin
torse nu au besoin
si ça durait trop longtemps
pour calmer la douleur
dans la rotule de l’enfant
et un peu dans son cœur
je me souviens encore
de ce plancher d’avant
blanc strié de crevasses
de failles et de montagnes
comme une de ces cartes
des vallées qui s’étiraient
des plus profondes gorges
et des plus hauts sommets
j’en prendrais bien
une autre encore
s’il en reste une
juste pour voir avant, voir après
ou dans un autre corps
un autre s~xe
et puis une autre mort
une dernière
ce sera forcément la bonne
si on me la donne
je me souviens, ce jour~là
du champ, du ruisseau et du fleuve
gravée dans ma mémoire
encore une peau neuve
j’avais au creux des poches
deux feuilles pliées en quatre
et j’ignore encore aujourd’hui
ça fait combien de faces
pour garder une trace
c’est peut~être à cause d’elle
qu’aujourd’hui me rappelle
le bleu foncé du ciel
presque noir sur lequel
se découpait le soleil
ovni au milieu du champ
jamais vu auparavant
j’écrivais des lettres alors
je brulais méthodiquement
les contours du papier d’or
au contact de l’encens
sous les ciseaux de ma mère
l’épine des roses volées
juste un petit peu de sang
une longue croix pour signer
j’aurais bien pris moi aussi
vingt ans comme chantait ferland
j’en suis à me demander
qui osera le premier
étaler à la lumière
l’un de ces silences épais
comme si longtemps avant
quelqu’un d’autre déjà savait
que même si on la repousse
charme la disparition
ici l’on se tuera tous
et tous à répétition
une demie
si une telle chose est possible
la moitié d’une vie
qui arrache le cœur
un cœur vraiment jamais
présent tout au complet
une partie à l’ombre
une partie au soleil
des rendez~vous
pour se faire croire
au charme de la nuit
en plein milieu d’après~midi
quelqu’un d’autre avec qui
je peux montrer qui je suis
tout est possible le soir
tant que je ne suis pas morte
et tout ça même si
ce que je fais ici
n’a d’autre sens
que de me faire sentir en vie
je les ai retrouvées
deux entités distinctes
une était célébrée
et l’autre était éteinte
deux moitiés qui s’accordent
pour devenir entières
pendent au bout d’une corde
au fond du cimetière
et le croque~mort aussi
affalé sur sa chaise
assommé, endormi
sous le soleil de midi
avec sa liste de noms
qu’il aime dénombrer
les noms anciens
qu’il aime mémoriser
celui des mortes et des morts
des époux, des épouses
parfois leurs enfants
parfois leurs survivants
il sait les dates exactes
connait les circonstances
les grandes lignes intactes
il remonte jusqu’à l’enfance
et il saurait peut~être
peut~être il pourrait
remonter jusqu’à m


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